Vas-y, mais ne fuis pas !

Une fois de plus, c’est à 30’000 pieds d’altitude que je suis le plus inspiré, j’ai commencé d’écrire ce quelques lignes quelque part au dessus de l’Afrique, quelque part entre Paris et Nairobi il y a environ 3 semaines maintenant.

Décidément, Mai et Juin 2018 resteront probablement dans les mois records pour moi au niveau des voyages. En effet, un aller retour à Los Angeles, enchaîné par un voyage à Nairobi et maintenant me voilà au Congo. Ça en fait des heures de vol, des miles a parcourir.

En temps normal, je vous dirait que c’est le bonheur, le paradis, pas sur terre mais dans les airs. Mais voilà, si j’écris, vous vous en doutez, c’est qu’il y a un mais. C’est simple, pour ce voyage à Nairobi, pour la première fois depuis 2009, je n’arrivais pas à me réjouir. Au début, pendant que je préparais mes affaires, j’ai pensé que c’était dû au stress de l’organisation de dernière minute. Car ce voyage c’est decidé et organisé en à peine plus de 48h. Autant dire quasi mission impossible!

Mais le soir avant mon départ et le matin de mon départ, alors que tout était prêt, ça n’allait pas mieux. Même une fois dans l’avion, rien d’autre qu’une envie de rentrer, la boule au ventre. Alors j’ai commencé de réfléchir, je devais comprendre pourquoi ce qui me faisait le plus plaisir depuis des années, du jour au lendemain, ne me fait plus envie. Au début, je me suis dit que c’est encore mon cerveau de HP qui fait des siennes. Puis, après un moment a réfléchir, je me suis rendu compte que pour une fois, je ne pouvais mettre la faute sur ma zébritude, ce n’est pas mon côté surdoué qui est responsable de ce changement.

Alors vous allez sûrement me demander ce qui a bien pu provoquer ce changement soudain. Ce changement est finalement facile a expliquer, beaucoup de choses ont changé dans ma vie ces derniers mois. Pas à pas, j’ai repris ma vie en main, j’ai appris à m’écouter, j’ai appris à me faire plaisir, j’ai changé ce qui ne me convenait pas, j’ai decidé que mon bonheur n’est plus de la responsabilité des autres. Mon bonheur n’est pas la responsabilité de ma famille, de mes amis, de mon employeur ou du conjoint ! Mon bonheur c’est ma responsabilité. Si je ne suis pas bien à mon travail, c’est à moi de trouver un autre poste ! Si mes amis ne me conviennent pas, c’est à moi de me trouver d’autres amis avec qui je me sente mieux ! Et bien qu’il y ait encore du changement à faire, je peux dire que le changement que j’ai vécu lundi avant mon départ pour Nairobi a été une étape importante pour que je me sente bien, à ma place. Je ne vous en dirai pas plus sur la nature du changement, mais l’effet est là! Je n’ai plus besoin de courir après quelques instants de bonheur dans les airs car j’ai accès à ces mêmes moments de bonheur chez moi.

En fait, je me rends compte que toutes ces années, ma passion pour les voyages, pour l’aviation tout particulièrement, n’était finalement qu’une façon de fuir. Je voyageais pour fuir, fuir la réalité, fuir certaines situations difficiles, fuir ce que je n’aime pas. Oublier, oublier tout ce que j’ai vécu, oublier que ça ne va pas bien et le temps de quelques jours vivre, ou plutôt, revivre.

Alors, je ne vais pas arrêter de prendre l’avion, je ne vais pas arrêter de voyager, par contre, oui, je vais voyager autrement. Ces voyages vont maintenant devenir la cerise sur le gâteau, le bonus, le cadeau, en plus du bonheur de tous les jours. Comme ça fait du bien !